Incendies (2010) est un film très pesant. Le metteur en scène, Denis Villeneuve, est clairement très conscient de ce fait et essaie de donner un peu de soulagement au spectateur. Le film fait des allusions à des atrocités dans l’histoire sans les montrer explicitement au lecteur. Bien que cela crée du mystère et rejoue au style du film, le plus important, selon moi, est le fait que cela fait que le film n’effraye et ne dégoûte pas trop les spectateurs. Villeneuve démontre le moins possible d’atrocité pour créer un contexte croyable sans aller trop loin.
Néanmoins, c’était un film qui était très difficile pour moi à croire. Parvenant des environnements plus ou moins paisibles, je ne peux pas m’imaginer les horreurs qui ont lieu pendant la guerre. De plus, je ne pouvais pas m’imaginer comment quelqu’un pouvait être un bourreau et se comportait d’une manière tellement cruelle, mais qui ensuite faisait l’innocent et chercher sa mère biologique. D’abord, la situation d’un orphelin cherchant sa mère m’est plutôt familière, car c’est une situation récurrente dans notre société. L’orphelin est souvent très doux et très confus ; il veut simplement savoir qui il est. Alors, de mélanger cet archétype avec une personne sans cœur, dans le cas de son identité comme bourreau, me semblait difficile. Cependant, je me suis souvenue d’une expérience de Stanford qui impliquait une situation de prison ; les participants qui devaient jouer les gardes étaient devenus tellement méchant à cause de leur nouvel pouvoir que l’expérience a dû être arrêté avant le terme prévu, après quelques jours. Donc, le fait que c’était un temps de guerre et qu’il avait du pouvoir peut être plus un reflet de la situation au lieu de la personne. Ce que le fils-père a fait serait toujours impardonnable, mais au moins son comportement peut être expliqué en se servant des normes du modèle de la psyché humaine.
En résume, Incendie de Denis Villeneuve, base sur la pièce théâtrale de Wajdi Mouawad, est sans question un film très intéressant en forme et en fond. Les histoires parallèles et les moments d’ironie dramatique encouragent le spectateur à se sentir défectif et à continuer à regarder le film.